Des startups imaginent la vache "bas carbone"

Comment allier environnement et élevage bovin? Startups et innovations

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En Belgique, l'agriculture est responsable d'environ 10,9% des gaz à effet de serre (18,6% au niveau mondial) dont la majorité sont issus de l'élévage (bovin principalement). Adresser la problématique de la production de GES par les vaches est donc une priorité.

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Au rayon des solutions, les substituts ont défrayé la chronique tant du coté du lait (lait végétaux) que de la viande; substituts à base de végétaux comme Impossibe Burgers, Garden Gourmet, Natural Bliss, Vuna et Sweet Earth; d'insectes, à base d'air (!) comme Airmeat à la viande de laboratoire (Beyond Meat, Meatable). Mais le coût environnemental (construction des infrastructures, consommation d'énergie, recyclage, etc.) et financier (crise de l'énergie) ne permettent pas (encore?) de proposer une alternative durable, rentable et accessible à la viande de boeuf (Beyond Meat prioritizes profitability).

Et si, on imaginait une vache bas carbone?

En France, l'initiative 'Ferme bas carbone" invite les agriculteurs à réduire leurs émissions de 25% d'ici 2025 à travers un premier diagnostic de l'exploitation et la définition des leviers sur lesquels il est plus opportun d'agir (outil d'évaluation CAP2ER). Découvrez la web série sur la Ferme laitière bas carbone.

Grâce à des gestes simples

Jean-Marc Burette, éléveur de vaches laitières, a décidé de baisser les émissions de son exploitation. "Il investit dans un pont à bascule pour mieux peser les quantités de fumier épandues, ce qui lui permet de mieux les valoriser et de diminuer de 40 % l'utilisation d'engrais de synthèse. Il sème du méteil, un mélange d'avoine et de légumineuses riches en protéines, pour réduire sa dépendance au tourteau de colza. Et, surtout, il remet totalement en question le cycle de production de ses vaches. Non seulement en diminuant l'âge du premier vêlage de 28 à 24 mois - ce qui fait baisser d'autant la période pendant laquelle ses ruminants émettent du méthane sans être productifs - et en les gardant plus longtemps en vie « Hier, après trois vêlages, elles étaient réformées. Aujourd'hui, tant qu'elles sont rentables je les garde. » Ce qui évite d'avoir à renouveler le troupeau trop vite avec des génisses improductives. Tous ces efforts lui permettent d'afficher aujourd'hui une baisse de ses émissions de 17%. Contrat presque rempli donc. Un bon point pour l'image de l'élevage qui montre ainsi sa capacité à s'engager sur un chemin de progrès. D'autant que depuis 2015, 20.000 autres éleveurs ont rejoint la démarche « Ferme bas carbone » et sont impliqués dans le même processus de baisse des émissions."1

  • La start-up anglaise Zelp a mis au point un masque, à placer au-dessus des naseaux des ruminants, qui absorbe le méthane régurgité et le transforme en carbone, moins nocif.
  • Rumin8, la startup australienne développe un complément alimentaire à base d’algues rouges synthétiques qui pourrait stopper la production de méthane issue de la rumination. La suédoise Volta ou le suisse Mootral également.
  • Différents acteurs ont également développé des filtres à méthane à placer dans les étables et laiteries.

Face aux diverses réglementations environnementales et à la prise de responsabilité des différents acteurs, 2023 sera fort probalement le théatre de nombreux changements tant du coté des alternatives à la viande de boeuf que des innovations technologiques. La solution résidant probalement dans un panaché de ces différents types de solutions où la "vache bas carbone" devrait trouver sa place.